Article sans spoilers
Voir Sonic au cinéma en 2020 c’est un peu irréel !
En effet, l’aura de Sonic auprès des gamers a tellement baissé par rapport à ce qu’il était au début du années 90... Et c’est pourtant dans ce contexte que SEGA s’est allié à la Paramount pour produire un film Sonic « live » (avec de vrais acteurs).
Je l’ai vu deux fois: une fois en VF en projection numérique et une fois en VOST dans une salle Onyx LED.
Qu’est ce que l’Onyx LED ? C’est une technologie Samsung qui permet de « projeter » un film sur un écran géant LED, le même type d’écran que vous avez chez vous. Et si projeter est entre guillemet c’est parce que le film n’est plus projeté mais lu directement sur l’écran. Ce qu’on y gagne c’est une image plus détaillée et contrastée qu’en projection numérique, mais personnellement j’ai trouvé que la différence n’était pas si flagrante que ça... En tout cas ce n'est pas une révolution. Et ce qu’on y perd c’est cette particularité qu’avait le cinéma : que le film voit vraiment projeté avec un projeteur sur un écran. Là ça donne vraiment l’impression de regarder la télé chez soi mais avec des personnes qu’on n’a pas invitées et l’impossibilité de s’allonger sur son canapé.
Malik the Hedgehog
Au sujet du doublage, oui la VOST est meilleure. En VF c’est la voie de Malik Bentalha (qui double Sonic) qui pose problème. Ce n’est pas que le doublage soit vraiment raté, mais il n’arrive jamais à totalement incarner le personnage. Tout le long du film on est rappelé au fait que c’est Malik Bentalha qui le double. C’est dommage. A voir en VO donc, même si ce n’est pas ça qui va changer votre perception du film.
J’ai donc visionné le film deux fois, et je suis sorti deux fois avec les mêmes conclusions que je vais vous partager ci-après. Ce qui veut dire qu’une seconde vision n’a pas foncièrement changer mon avis sur le film.
Un film simple
La trame narrative peut se résumer en une ligne. Bien que simpliste, elle a le mérite de tenir la route, et de ne pas comporter d’incohérences qui auraient pu me faire sortir du film. Le film se concentre principalement à poser les bases d'un univers pour les spectateurs qui découvriraient Sonic, et pour un hypothétique Sonic Cinematic Universe.
Mais qui dit trame simpliste, dit remplissage pour tenir les 1h30. Il y a effectivement deux passages vers le milieu du film où le rythme retombe. Ces deux passages font un peu « sorti de nul part » : ils ne font pas vraiment avancer l’histoire, ni la relation entre les personnages, et ne se justifient que par la présence d'une liste de choses à faire un peu tombé du ciel. En réalité, dès le film nous propose autre chose que des scènes d’action ou des scènes d’émotion, le rythme et l’intérêt retombe très vite.
Dr. "Jim Carrey" Robotnik
Justement, en parlant de rythme, la présence de Jim Carrey fait du bien : il arrive à métamorphoser des scènes qui pourraient pu être "plan plan" en des scènes plus rythmées et folles. Beaucoup de critiques disent qu’il joue comme dans The Mask. Je ne suis pas d’accord. J’ai plutôt retrouvé le Jim Carrey du film Disjoncté (The Cable Guy). Réalisé par Ben Stiller, je vous le conseille. Jim Carrey y joue un installateur du câble psychopathe. Et justement, Le Dr. Robotnik est aussi un méchant psychopathe, c’est ainsi que Jim le joue et ça colle parfaitement au personnage. Honnêtement je ne vois pas quel acteur aurait pu mieux le jouer. Bref, bonne pioche.
L'ado Sonic
Le Sonic du film est quant à lui traité comme un jeune ado (genre 12 ans), alors que le sonic des jeux est un peu plus vieux. En effet, il kiffe les truc d’ados, il mange des trucs d’ado, il danse le floss, etc. Si le film était sorti quelques années plus tôt il aurait dansé la tecktonik. Cependant, et c’est le défaut du film, son comportement est inégal : entre deux réactions d'ado il peut lui arriver d’avoir des réflexions d’adulte plus réfléchies, un peu comme les ados de la série Dawson qui partaient souvent dans des diatribes philosophiques sur la vie... à 16 ans. Personnellement, j’aurais préféré retrouver le Sonic des jeux, plus malin que la moyenne. C’est une évolution à espérer pour les prochains films, si suite il y a.
Le design de Sonic
Le design retravaillé de Sonic le rend plus proche des jeux. Il est aussi plus Kawaii, ce qui colle bien avec les quelques scènes importantes d’émotions. Je n’imagine même pas ce qu’aurait donné ces scènes avec le design creepy de la première bande annonce. Heureusement que la Paramount a demandé de l’aide à Tyson Hesse, le dessinateur des comics, pour revoir le design du hérisson. Ils ont ainsi simplement transformé une des plus mauvaise adaptation de jeu vidéo et une des meilleure. Comme quoi, respecter l’univers qu’on adapte c’est un prérequis.
Supersonique
Les scénaristes ont eu deux bonnes idées pour exploiter la vitesse de Sonic : il se dédouble ou il ralenti le temps. Le problème c’est qu’on nous les ressert plusieurs fois. La première fois cela fait son effet, mais la deuxième fois on se dit « quoi encore ? ». Le scénario manque cruellement de créativité… ou les scénaristes ont manqué de temps. Encore dommage.
Un humour qui se cherche
Le film est rempli l’humour, de punch lines, de jeux de mots ou de situations comiques. Malheureusement l’ensemble est inconstant : l’humour pipi-caca côtoie des situations comiques plus subtiles. Et c’est sans parler des nombreuses vannes qui tombent à plat, au point où je me demande qui pourrait vraiment rire de ça. Je trouve aussi que l’humour aurait dû être plus intemporel. Certaines blagues font références à des choses qui existent aujourd’hui, mais dans 10 ans ? Les jeux vidéo évitent cette erreur, même s’ils ne sont pas vraiment très marrant non plus. Mais finalement, à l’exception de deux ou trois vannes que j’aurais vraiment supprimé, l’ensemble reste bon enfant, et ça passe.
Sonic vs Robotnik
Le film devient excitant et accrocheur lorsqu’il fait du Sonic ! C’est quand on retrouve notre hérisson plein de conviction et notre Robotnik un peu fou dans ses véhicules volants que le film propose ses meilleures scènes. Elles sont malheureusement trop peu nombreuses. Et on retrouve là le défaut des premiers films qui s’attardent plus sur la mise en place des personnages que sur les péripéties. En tout cas, tout cela confirme que la force de Sonic est bien dans l’antagonisme entre Sonic et Robotnik.
Un film très américain
Bien qu’il n’existe plus d’équipe américaine de la Sonic Team, le Sonic du film est un Sonic américain. C’est justifié par le scénario mais c’est dommage de ne pas avoir fait un film plus universel. Il y a beaucoup de scènes qui parlent aux américain, et beaucoup moins à nous européens.
Le film face aux jeux
On le sait le lore Sonic n’est pas toujours très cohérent et constant. Est-ce que le film fait partie du lore des jeux, tout est la question ? En tout cas le film confirme certaines choses et en ajoute d’autres. Concernant le Dr. Robotnik, il s’agit bien de son vrai nom et Eggman est seulement un surnom ridicule que Sonic lui donne. Au sujet des anneaux, le film leur donne un pouvoir inédit jusqu’à présent. Je ne spolierais pas, mais les jeux n’ont jamais vraiment parler de ce pouvoir de manière évidente. Quant au pouvoir de Sonic, il est comme certain super héros, doté qu’une puissance incroyable qu’il découvre par hasard et qu’il ne maîtrise pas du tout. Dans les jeux se sont plutôt les émeraudes du chaos pour donner un pouvoir Supersonic à Sonic. Mais l’ensemble se tiens, et n’est pas si éloigné que cela du lore des jeux. A voir comment les choses évolueront.
En conclusion
Le film tient la route et ne trahi par l’univers de Sonic, ce qui est déjà un bon point. Mais il ne restera pas dans les mémoires ni pour ces scènes d’actions, ni pour son humour qui peine à faire rire. On retiendra surtout, qu’au milieu de toutes les mauvaises adaptions de jeux vidéo en film, et de tous les jeux Sonic moyens sortis ces dernières années (à quelques exceptions près), ce film surnage haut la main et qu’on peut le conseiller les yeux fermés à tout fan de Sonic, et à tout cinéphile pas trop exigeant.
Voir Sonic au cinéma en 2020 c’est un peu irréel !
En effet, l’aura de Sonic auprès des gamers a tellement baissé par rapport à ce qu’il était au début du années 90... Et c’est pourtant dans ce contexte que SEGA s’est allié à la Paramount pour produire un film Sonic « live » (avec de vrais acteurs).
Je l’ai vu deux fois: une fois en VF en projection numérique et une fois en VOST dans une salle Onyx LED.
Qu’est ce que l’Onyx LED ? C’est une technologie Samsung qui permet de « projeter » un film sur un écran géant LED, le même type d’écran que vous avez chez vous. Et si projeter est entre guillemet c’est parce que le film n’est plus projeté mais lu directement sur l’écran. Ce qu’on y gagne c’est une image plus détaillée et contrastée qu’en projection numérique, mais personnellement j’ai trouvé que la différence n’était pas si flagrante que ça... En tout cas ce n'est pas une révolution. Et ce qu’on y perd c’est cette particularité qu’avait le cinéma : que le film voit vraiment projeté avec un projeteur sur un écran. Là ça donne vraiment l’impression de regarder la télé chez soi mais avec des personnes qu’on n’a pas invitées et l’impossibilité de s’allonger sur son canapé.
Malik the Hedgehog
Au sujet du doublage, oui la VOST est meilleure. En VF c’est la voie de Malik Bentalha (qui double Sonic) qui pose problème. Ce n’est pas que le doublage soit vraiment raté, mais il n’arrive jamais à totalement incarner le personnage. Tout le long du film on est rappelé au fait que c’est Malik Bentalha qui le double. C’est dommage. A voir en VO donc, même si ce n’est pas ça qui va changer votre perception du film.
J’ai donc visionné le film deux fois, et je suis sorti deux fois avec les mêmes conclusions que je vais vous partager ci-après. Ce qui veut dire qu’une seconde vision n’a pas foncièrement changer mon avis sur le film.
Un film simple
La trame narrative peut se résumer en une ligne. Bien que simpliste, elle a le mérite de tenir la route, et de ne pas comporter d’incohérences qui auraient pu me faire sortir du film. Le film se concentre principalement à poser les bases d'un univers pour les spectateurs qui découvriraient Sonic, et pour un hypothétique Sonic Cinematic Universe.
Mais qui dit trame simpliste, dit remplissage pour tenir les 1h30. Il y a effectivement deux passages vers le milieu du film où le rythme retombe. Ces deux passages font un peu « sorti de nul part » : ils ne font pas vraiment avancer l’histoire, ni la relation entre les personnages, et ne se justifient que par la présence d'une liste de choses à faire un peu tombé du ciel. En réalité, dès le film nous propose autre chose que des scènes d’action ou des scènes d’émotion, le rythme et l’intérêt retombe très vite.
Dr. "Jim Carrey" Robotnik
Justement, en parlant de rythme, la présence de Jim Carrey fait du bien : il arrive à métamorphoser des scènes qui pourraient pu être "plan plan" en des scènes plus rythmées et folles. Beaucoup de critiques disent qu’il joue comme dans The Mask. Je ne suis pas d’accord. J’ai plutôt retrouvé le Jim Carrey du film Disjoncté (The Cable Guy). Réalisé par Ben Stiller, je vous le conseille. Jim Carrey y joue un installateur du câble psychopathe. Et justement, Le Dr. Robotnik est aussi un méchant psychopathe, c’est ainsi que Jim le joue et ça colle parfaitement au personnage. Honnêtement je ne vois pas quel acteur aurait pu mieux le jouer. Bref, bonne pioche.
L'ado Sonic
Le Sonic du film est quant à lui traité comme un jeune ado (genre 12 ans), alors que le sonic des jeux est un peu plus vieux. En effet, il kiffe les truc d’ados, il mange des trucs d’ado, il danse le floss, etc. Si le film était sorti quelques années plus tôt il aurait dansé la tecktonik. Cependant, et c’est le défaut du film, son comportement est inégal : entre deux réactions d'ado il peut lui arriver d’avoir des réflexions d’adulte plus réfléchies, un peu comme les ados de la série Dawson qui partaient souvent dans des diatribes philosophiques sur la vie... à 16 ans. Personnellement, j’aurais préféré retrouver le Sonic des jeux, plus malin que la moyenne. C’est une évolution à espérer pour les prochains films, si suite il y a.
Le design de Sonic
Le design retravaillé de Sonic le rend plus proche des jeux. Il est aussi plus Kawaii, ce qui colle bien avec les quelques scènes importantes d’émotions. Je n’imagine même pas ce qu’aurait donné ces scènes avec le design creepy de la première bande annonce. Heureusement que la Paramount a demandé de l’aide à Tyson Hesse, le dessinateur des comics, pour revoir le design du hérisson. Ils ont ainsi simplement transformé une des plus mauvaise adaptation de jeu vidéo et une des meilleure. Comme quoi, respecter l’univers qu’on adapte c’est un prérequis.
Supersonique
Les scénaristes ont eu deux bonnes idées pour exploiter la vitesse de Sonic : il se dédouble ou il ralenti le temps. Le problème c’est qu’on nous les ressert plusieurs fois. La première fois cela fait son effet, mais la deuxième fois on se dit « quoi encore ? ». Le scénario manque cruellement de créativité… ou les scénaristes ont manqué de temps. Encore dommage.
Un humour qui se cherche
Le film est rempli l’humour, de punch lines, de jeux de mots ou de situations comiques. Malheureusement l’ensemble est inconstant : l’humour pipi-caca côtoie des situations comiques plus subtiles. Et c’est sans parler des nombreuses vannes qui tombent à plat, au point où je me demande qui pourrait vraiment rire de ça. Je trouve aussi que l’humour aurait dû être plus intemporel. Certaines blagues font références à des choses qui existent aujourd’hui, mais dans 10 ans ? Les jeux vidéo évitent cette erreur, même s’ils ne sont pas vraiment très marrant non plus. Mais finalement, à l’exception de deux ou trois vannes que j’aurais vraiment supprimé, l’ensemble reste bon enfant, et ça passe.
Sonic vs Robotnik
Le film devient excitant et accrocheur lorsqu’il fait du Sonic ! C’est quand on retrouve notre hérisson plein de conviction et notre Robotnik un peu fou dans ses véhicules volants que le film propose ses meilleures scènes. Elles sont malheureusement trop peu nombreuses. Et on retrouve là le défaut des premiers films qui s’attardent plus sur la mise en place des personnages que sur les péripéties. En tout cas, tout cela confirme que la force de Sonic est bien dans l’antagonisme entre Sonic et Robotnik.
Un film très américain
Bien qu’il n’existe plus d’équipe américaine de la Sonic Team, le Sonic du film est un Sonic américain. C’est justifié par le scénario mais c’est dommage de ne pas avoir fait un film plus universel. Il y a beaucoup de scènes qui parlent aux américain, et beaucoup moins à nous européens.
Le film face aux jeux
On le sait le lore Sonic n’est pas toujours très cohérent et constant. Est-ce que le film fait partie du lore des jeux, tout est la question ? En tout cas le film confirme certaines choses et en ajoute d’autres. Concernant le Dr. Robotnik, il s’agit bien de son vrai nom et Eggman est seulement un surnom ridicule que Sonic lui donne. Au sujet des anneaux, le film leur donne un pouvoir inédit jusqu’à présent. Je ne spolierais pas, mais les jeux n’ont jamais vraiment parler de ce pouvoir de manière évidente. Quant au pouvoir de Sonic, il est comme certain super héros, doté qu’une puissance incroyable qu’il découvre par hasard et qu’il ne maîtrise pas du tout. Dans les jeux se sont plutôt les émeraudes du chaos pour donner un pouvoir Supersonic à Sonic. Mais l’ensemble se tiens, et n’est pas si éloigné que cela du lore des jeux. A voir comment les choses évolueront.
En conclusion
Le film tient la route et ne trahi par l’univers de Sonic, ce qui est déjà un bon point. Mais il ne restera pas dans les mémoires ni pour ces scènes d’actions, ni pour son humour qui peine à faire rire. On retiendra surtout, qu’au milieu de toutes les mauvaises adaptions de jeux vidéo en film, et de tous les jeux Sonic moyens sortis ces dernières années (à quelques exceptions près), ce film surnage haut la main et qu’on peut le conseiller les yeux fermés à tout fan de Sonic, et à tout cinéphile pas trop exigeant.